mercredi 9 mai 2012

MONTY ADKINS : Four Shibusa (Audiobulb Records)


Depuis un an, il est devenu difficile d'imaginer le Japon sans y associer un sentiment de perte et de catastrophe, sans que vienne s'interposer entre nous et le pays les images terribles associées au tsunami et à l'après Fukushima. Paradoxalement, en voulant traiter du concept japonais de Shibusa, qui met en avant la beauté des choses de la vie quotidienne, Monty Adkins parvient à rentrer en résonance avec ces interférences historiques, et à en tirer des ambiances aussi dépouillées que positives. Pas de pathos sur un titre comme « Sendai Threnody », qui aurait pu virer à la mélodie tire-larmes mais qui, entre les clarinettes sobres de Jonathan Sage et Heather Roche et de subtils éléments électroniques, évoque davantage le soleil revenu sur les ruines que les moments apocalyptiques qui ont précédé. Ailleurs sur l'album, Adkins développera ce sentiment de tranquille renaissance sur trois autres titres où les mélodies liquides se fondent dans des structures précises et délicates, où l'ambient peut ouvrir sur des passages de glitches plus âpres (le splendide « Kyoto Roughcut ») pour mieux céder la place à des sonorités organiques. Travail d'orfèvre, qui confirme tout le bien que l'on avait pensé du précédent album de Monty Adkins, fragile.flicker.fragment, Four Shibusa est un grand moment d'osmose entre l'électronique et l'humain, entre le spirituel et le quotidien.  

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