S’il
est sans doute, du trio fondateur de Raster-Noton, qu’il a
formé avec Carsten Nicolai et Frank Bretschneider, celui qui est le
moins réticent à reconnaitre l’influence de la techno sur son
travail, Olaf Bender n’avait sans doute jamais été aussi loin
dans son appropriation / hommage aux formes du beat séquencé que
sur Symeta. Au lieu de le distiller en minuscules éclats comme il
a pu le faire par le passé, il lui donne ici la place centrale,
pratiquement la seule place d’ailleurs. Qu’il compose un diptyque
énergique et rétro en diable qui donne l’impression d’avoir
plongé dans des années 80 alternatives (« Topas » et «
T-E-L-E-G-R-A-M-M »), s’empare du minimalisme berlinois en vogue
pour lui redonner des couleurs qu’il n’a plus depuis quinze ans
(« Opal ») ou qu’il tutoie l’EBM froide de la fin des années
80 lors d’une implacable trilogie (« Helix » / « Black Peace »
/ « Golden Elegy ») s’achevant sur un dub-industriel porté par
la harangue du ténor Jan Kummer, Byetone parvient à chaque fois à
s’en tirer haut la main sans y perdre au passage sa spécificité.
Emporté par les rythmes puissants, les basses ronflantes, les
attaques métalliques et les montées époustouflantes, on ne peut
que plonger à pieds joints dans cet album où le corps, pour une
fois, commande à l’esprit.
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